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Séminaire "Anthropologie à Nanterre"

Publié le 2 septembre 2021 Mis à jour le 25 janvier 2024
Date(s)

du 30 janvier 2024 au 23 avril 2024

Date : 30 janvier 2024 à 23 avril 2024
Durée : 12h
Format : présentiel
Lieu : LESC, MSH « Mondes », Maison Ginouvès, 3eme étage, salle 308F
Horaires : mardi de 14h à 16h
Nombre de participants maximum : Ouvert à tou·te·s dans la limite des places disponibles en salle
Public visé : Mastérants, doctorants, chercheurs, enseignants-chercheurs
Peut-on suivre uniquement certains modules de cette formation ? : OUI
Organisatrices : Pascale Dollfus et Anne Yvonne Guillou


CONTEXTE DE LA FORMATION

Le séminaire Anthropologie à Nanterre est un séminaire disciplinaire organisé par le Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative non pris en charge par l’ED. Il consiste à présenter l’anthropologie en train de se faire en invitant des chercheurs/enseignants-chercheurs, postdoctorants et doctorants travaillant dans toutes les régions du monde et sur des objets les plus divers alliant rigueur empirique, ethnographie au long cours et innovation théorique.

OBJECTIFS

• Donner à voir l’anthropologie en train de se faire

OUTILS ET MÉTHODOLOGIE PÉDAGOGIQUE

Inviter un chercheur par séance pour un exposé de 60 à 90 mn, illustré selon les intervenants et le sujet de leur recherche par des présentations powerpoint, des extraits de films, des enregistrements de musique ou d’entretiens ; L’exposé étant suivi d’une discussion avec le public, auquel tout le monde peut prendre part.

PROGRAMME
  • 30 Janvier 2024 : Patrimoine archéologique scythe dans les musées sibériens : retours, relations affectives, valeurs sociales
Ksenia Pimenova (Lesc, Univ. Paris Nanterre)

L’anthropologie de la restitution se focalise souvent sur les dimensions politiques et juridiques du rapatriement. Mais comment les attachements aux objets du patrimoine interviennent-ils dans les négociations de leur retour ? Comment informent-ils les décisions scénographiques des conservateurs et comment influencent-ils plus généralement les « vies sociales » du patrimoine rapatrié ? A partir de l’enquête ethnographique multisite conduite dans trois musées sibériens (Novossibirsk, Altaï, Touva), je tracerai d’abord les circulations de restes humains et d’artefacts funéraires de la culture archéologique scythe. Je comparerai ensuite les politiques d'exposition de ce patrimoine pour montrer pourquoi certains affects imprègnent les scénographies et sont communiqués aux visiteurs, alors que d’autres restent « derrière les coulisses » du travail muséal. Je plaiderai enfin en faveur d'une approche plus symétrique des institutions impliquées dans le retour du patrimoine afin de nuancer les analyses en termes de structures de pouvoir et d'héritages coloniaux.
  • 5 mars 2024 : Dans les ondulations du Nâga. Aux racines sensibles du bouddhisme populaire nord-est thaïlandais
Stéphane Rennesson (Lesc, Cnrs)

Le Nâga, sorte de serpent mythologique géant, est à la ritualité et la cosmologie thaïlandaise ce que Oudini, le maitre des contorsionnistes, et Arturo Brachetti, le plus virtuose des transformistes, sont au spectacle de music-hall. Un et divisible, à moins que cela soit multiple. Créature démiurge, artisan des rivières et des montagnes, protecteur du bouddhisme, maître du cycle de l’eau, garant de la fécondité et de la vitalité du monde, il circule dans les Trois Mondes de la cosmologie bouddhiste, le souterrain, celui des hommes et enfin les cieux où résident les divinités aux élévations spirituelles les plus abouties jusqu’au Bouddha lui -même.

Tour à tour animal, force brute des éléments d’une part, divinité éthérique et force de progression spirituelle d’autre part, il serait capable de se transformer à volonté et d’apparaitre aux
sens des fidèles sous les traits d’un serpent, d’un écureuil, d’un humain. Outre son omniprésence dans l’art bouddhique, les plus fervents reconnaissent également les traces de sa présence dans le paysage, tandis que ses volontés s’exprimeraient par le truchement de médiums dans le cadre de visions, de rêves et de rituels. Aux limites de la perception et de l’imagination, il voyage à fleur d’eau, à fleur de peau, plonge dans les profondeurs du monde souterrain des grottes et se faufile dans les détours du système neurologique des plus dévots. Avec l’idée qu’il se manifeste essentiellement aux limites du phénoménal et e la mécanique des fluides, je tenterai de jeter les bases d’une sorte d’autopoïétique du Nâga.
 
  • 12 Mars 2024 : Le dieu des contrebandiers : économies criminelles et environnement en Inde du sud
David Picherit (Lesc, Cnrs)

Cette présentation s’intéresse à l’émergence, en Inde du sud, du culte d’un contrebandier de bois précieux - red sanders ou « faux santal rouge -, décédé en 2015, et devenu aujourd’hui une divinité populaire et prisée des jeunes contrebandiers de la région. Nous discuterons de ce culte en le replaçant dans le contexte d’économie politique criminelle et de sécurisation des espaces forestiers par la violence légale et illégale, étatique et non étatique.
  • 26 Mars 2024 : Intimités en migration : recherche collective et réflexivité personnelle
Frédérique Fogel (Lesc, Cnrs)

Automne 2020. Le groupe de recherche Intimigr’ se constitue à l’Institut Convergence Migrations. Il réunit une vingtaine de chercheuses et chercheurs en anthropologie, sociologie, philosophie, géographie et architecture. Chacun.e a déjà croisé l’intime sur son (ses) terrain(s), s’en saisissant alors ou non. Nous mettons en commun expériences, matériaux, réflexions, lors de discussions en séminaire. Et nous préparons différentes perspectives d’analyse et de valorisation, dont la première en date est une exposition à la Maison de l’Architecture (décembre 2023).

Qu’est-ce que ce retour collectif sur nos ethnographies, leurs transformations par la parole et par la pratique, et l’inclusion d’artistes de l’image et du son, fait à nos élaborations personnelles ?
  • 2 Avril 2024 : Faire l'ethnographie de la révolution et de la guerre en Syrie : enjeux méthodologiques, éthiques et théoriques
Anna Poujeau (Lesc, Cnrs)

Résumé à venir
  • 23 Avril 2024 : Des dieux puissants : présence divine et changement social sur une montagne taoïste
Hélène Bloch (docteure en Anthropologie, Lesc)

Le Mont Qingcheng est le lieu saint taoïste le plus important de la province du Sichuan, au le Sud-Ouest de la République populaire de Chine. Célèbre circuit de pèlerinage et site historique connu comme l’un des berceaux du taoïsme religieux, il fait depuis quarante ans l’objet d’un développement touristique massif piloté par l’État. Cette présentation s’intéressera aux interactions entre les mutations induites dans la région par ces politiques de développement et les pratiques de culte aux dieux du territoire.

Mis à jour le 25 janvier 2024