Recherche & Vulnérabilités - 1

Publié le 17 septembre 2019 Mis à jour le 16 juillet 2024
Date(s)

du 5 novembre 2024 au 19 novembre 2024

Date(s) : 5,12 et 19 novembre 2024 + 1 date à venir
Durée : 12h
Horaires : selon les séances
Format : à distance (plateforme teams)
Public visé : Tou.te.s les doctorant.e.s
Nombre de participant.e.s maximum : 15
Pré-requis pour la formation (matériel, installation de logiciel, etc.) : aucun
Il faut s’engager sur toutes les séances pour valider les crédits

CONTEXTE DE LA FORMATION 
 
Le travail doctoral peut, notamment en sciences humaines et sociales, confronter à la question de la vulnérabilité, qu’il s’agisse d’effectuer des recherches auprès de publics dits « vulnérables » ou de faire face à des éléments de vulnérabilité chez soi ou chez autrui. Cette formation a pour but d’identifier les enjeux existants pour la recherche et les précautions à apporter.

OBJECTIFS

• Comprendre et intégrer la notion de vulnérabilité dans la Recherche
• Comprendre les questionnements et les enjeux fondamentaux engendrés
• S’approprier ces réflexions en lien avec son projet de Recherche
 
OUTILS ET METHODOLOGIE PEDAGOGIQUE
 
L'objectif est de s'appuyer à chaque séance sur des exemples de recherches menées par un.e enseignant.e-chercheur.e pour illustrer les différents questionnements et enjeux fondamentaux dans le déroulé d'une recherche. La notion de vulnérabilité sera mise en perspective, débattue à l'aune des dimensions et des publics tout public qui révèlerait une dimension de vulnérabilité insoupçonnée a priori ou mettrait à l’épreuve celle du chercheur ou de la chercheuse. Un travail en petits groupes à partir d'exemples fournis par l'enseignant.e ou par les doctorant.e.s sera organisé afin de mettre en réflexion ces questionnements et de se les approprier en lien avec le travail doctoral.
 
PROGRAMME
 
Avec les multiples épaisseurs et déclinaisons conceptuelles de la vulnérabilité, ce module propose de questionner sous divers prismes théoriques les enjeux relationnels à l'oeuvre dans les dispositifs de recherche. Qu'il s'agisse des relations entre les personnes concernées par la recherche, avec le ou la chercheuse, mais aussi de l'univers relationnel dans lequel vivent les personnes concernées par la recherche, ces éléments sont présentés comme omni-présents dans les recherches : comment le ou la chercheur.e s'outille pour les considérer ? Quels sont les enjeux éthiques et posturaux qui traversent la relation, du point de vue de la vulnérabilité des acteurs ?
Ce module sera suivi d’un deuxième, intitulé "Vulnérabilités et méthodologies de recherche".
 
  • Mardi 5 novembre 2024 (9h-13h) "La question du pouvoir dans les enquêtes auprès de publics vulnérables", 4h, Hélène Join-Lambert.
Pendant l’enquête les rapports entre enquêteur.rice et enquêté.e sont marqués, comme en dehors de l’enquête, par des rapports de domination. A partir d’exemples nous chercherons à identifier les effets de pouvoir possibles et verrons dans quelle mesure les choix méthodologiques peuvent tenir compte de la manière dont des personnes dites ‘vulnérables’ vivent la question du pouvoir.
 
  • Mardi 12 novembre 2024 (11h-13h) et une  date en attente -   La part de vulnérabilité de chacun.e , 4h, Françoise Hatchuel
Durant ces deux séances, chacun.e sera invité.e à réfléchir à sa propre vulnérabilité et à la façon dont résonne celle d’autrui. A partir de plusieurs travaux antérieurs, nous repèrerons comment l’approche clinique d’orientation psychanalytique en sciences humaines peut permettre de penser la notion en la définissant non pas comme une caractéristique attribuée à certaines personnes mais comme une part de chacun.e de nous, certes plus ou moins opérante selon les individus, mais toujours à  l’œuvre, et donc à prendre en compte, chez les différents sujets. Selon cette définition, l’écoute clinique devient alors un espace d’accueil de la vulnérabilité d’autrui mais aussi de celle du chercheur ou de la chercheuse engagé.e dans la recherche. En élaborant autour de sa propre vulnérabilité, le.la chercheur.se peut alors se confronter avec plus de justesse à celle des sujets rencontrés. Le travail pourra comporter une dimension d’écriture réflexive et élaborative pour celles et ceux qui le souhaitent.
 
  • Mardi 19 novembre 2024 (11h-13h) Relation à l’enfant dans la recherche, 2h, Séverine Euillet
Si l’enfance peut constituer une période de haute vulnérabilité, comment le chercheur ou la chercheuse réfléchit à sa posture, ses représentations et la méthodologie de sa recherche menée auprès d’enfants ? Cette séance questionnera de manière approfondie les enjeux multiples qui entourent la place de l’enfant et de sa parole dans une recherche qualitative. 
 
  • Mardi 19 novembre 2024 (16h-18h) Pourquoi intégrer les perspectives féministes et "trauma-informées" à la recherche ? 2h, Andreea Gruev-Vintila
Ce séminaire illustre l'intégration des critiques féministes et "trauma-informées" à une théorie majeure des sciences humaines et sociales, la théorie des représentations sociales, afin de mieux comprendre l'oppression, la résistance et les traumatismes dans la pensée sociale et les comportements des groupes minorisés : femmes, enfants, etc. 
Il montre comment leur déficit d’intégration dévoie la compréhension par les chercheur.euses des résultats de recherches empiriques, et comment leur intégration permet à la notion de "vulnérabilisation" d'enrichir la théorie en montrant que les personnes en situation de vulnérabilité ont un rapport différent aux objets de représentation ("implication personnelle", Rouquette, 1987, Gruev-Vintila et Rouquette, 2007).
 

Mis à jour le 16 juillet 2024